Dans les années 70, les astronomes ont remarqué qu’il devenait difficile d’observer les étoiles car elles étaient masquées par un phénomène grandissant : la pollution lumineuse. Cet ensemble d’impacts négatifs lié à l’éclairage artificiel a de nombreuses conséquences parmi lesquelles : la détérioration du ciel étoilé, la dégradation de la biodiversité, la perturbation du sommeil et le gaspillage d’énergie.
Une étude pour y voir plus clair !
Le Parc a lancé une étude en 2019 à laquelle ont été associés le SYBARVAL et la Communauté de Communes des Landes d’Armagnac. Cette étude menée en collaboration avec le bureau d’études RestaureLaNuit, a notamment fait l’état des lieux de la pollution lumineuse du territoire et le diagnostic de l’éclairage public. Elle a également permis d’évaluer l’éligibilité du territoire au label Réserve Internationale de Ciel Étoilé.
Le bilan de cette étude à été contrasté. Il laissait apparaître que la qualité du ciel étoilé au cœur du Parc est très préservée puisqu’on peut observer près de 4 000 étoiles à l’œil nu ! Toutefois, la pollution lumineuse concernait toutes les communes et le phénomène se développait et s’intensifiait au rythme de l’urbanisation (jusqu’à 30 fois supérieur à un ciel noir). Il soulignait aussi une marge de progrès importante en matière d’éclairage public (par exemple au moment de la réalisation de l’étude, 90 % des communes ne mettaient pas en place des périodes d’extinction).
Il a donc été décidé de porter des propositions d’amélioration comme par exemple la diminution de la puissance des ampoules voire du nombre de points lumineux, l’installation de vasques plates orientées horizontalement, un choix d’ampoules de température de couleur inférieure à 2400°K (moins impactante pour la biodiversité), l’adaptation des heures d’éclairage aux besoins réels des habitants, etc.
Évolution de l'éclairage artificiel de la commune de Bélis (40)
Aujourd’hui, plus de 85% des communes du Parc et des territoires voisins ont délibéré pour s'engager en faveur d’un éclairage public plus respectueux du ciel étoilé, de la biodiversité nocturne et de la santé humaine !
Biodiversité nocturne et pollution lumineuse
La pollution lumineuse engendre de nombreuses perturbations sur les espèces animales et végétales :
- Dérèglement des rythmes biologiques et modification des comportements (ex : floraison précoce des végétaux situés sous les lampadaires pouvant entraîner un décalage avec l’émergence des pollinisateurs) ;
- Perturbation des déplacements des espèces, comme les oiseaux migrateurs ou les insectes, qui utilisent les étoiles ou la lune pour s’orienter ;
- Dégradation, voire suppression, des habitats nécessaires au cycle de vie de certaines espèces qui fuient la lumière (ex : plusieurs espèces de chauve-souris).
Le Parc s’est engagé dans l’identification, la préservation et la restauration de la Trame noire de son territoire, c’est-à-dire de l’ensemble des milieux naturels interconnectés les uns aux autres qui présentent un niveau d’obscurité suffisant pour que les espèces totalement ou partiellement nocturnes puissent réaliser l’entièreté de leur cycle de vie. Des premiers sites à enjeux ont pu être identifiés et portés à connaissance des communes du Parc.
Sur le Bassin d’Arcachon et le Val de l’Eyre, territoires plus fortement impactés par la pollution lumineuse, un programme en partenariat avec le SYBARVAL et la LPO a été mené dans le but de définir une stratégie et un plan d’actions. La méthode peut être étendue à l’ensemble du PNR des Landes de Gascogne, et notamment dans le sud du Parc, avec les objectifs croisés du label de Réserve Internationale de Ciel Étoilé.
La pollution lumineuse et ses autres impacts
La pollution lumineuse engendre de nombreux effets négatifs sur l’environnement, la santé humaine, la consommation d’énergie et la qualité du ciel nocturne.
Principaux impacts :
- Sur la santé humaine : perturbation du sommeil
- Sur la qualité du ciel étoilé : perte de la visibilité des étoiles qui limite l’observation astronomique
- Sur la consommation d’énergie : la pollution lumineuse est liée à des éclairages artificiels inutiles, trop forts ou mal orientés, qui entraînent un gaspillage d’énergie et des coûts attenants importants.
Des évènements pour sensibiliser à la pollution lumineuse
Le Parc propose des animations et des manifestations qui ont pour but de redécouvrir la nuit sans éclairage artificiel.
Il organise notamment des évènements nationaux à l’échelle locale comme la Nuit de la Chouette (en mars), les Nuits des forêts (en juin), la Nuit des étoiles (en août) ou encore le Jour de la Nuit (en octobre). Des soirées dédiées au ciel étoilé avec observation astronomique sont également organisées en été.
Le label national Villes et Villages Étoilés
Le label Villes et Villages Étoilés est délivré par l’Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturne (ANPCEN). Il récompense les communes dont les aménagements réalisés en matière d’éclairage artificiel tendent à réduire leurs nuisances sur l’environnement nocturne. Le Parc avec l’aide de l’ANPCEN et des syndicats d’énergie, a incité les communes à y candidater.
En 2015 et 2017, 7 communes du territoire ont obtenu le label : Captieux, Cazalis, Escaudes (33), et Callen, Luxey, Sore et Trensacq (40). Les communes d’Arue, Bélis, Garein, Lencouacq (40) et Mios (33) sont venues rejoindre les rangs en 2021, portant à 12 le nombre de communes labellisées sur le territoire.
Contact
Jean-Philippe Ruguet, chargé de mission Énergie et climat
+33 5 57 71 99 98 I jp.ruguet@parc-landes-de-gascogne.fr